Une étude récente produite par les firmes Cinco et Substances Stratégie donne un aperçu intéressant du virage numérique entrepris par les événements d’envergure au Québec au courant des dernières années.
Ces événements font partie du RÉMI (Regroupement des Événements Majeurs Internationaux), et le rapport fut présenté dans le cadre du RDV Commandites, organisé par Infopresse il y a quelques semaines.
MÉTHODOLOGIE
La présence numérique de 26 événements a ainsi été évaluée sur la base des six piliers numériques suivants:
- Le référencement
- Les médias sociaux
- L’influence
- L’amplification
- La présence mobile
- Solomo (social, local, mobile)
Bien que l’analyse ait été effectuée en septembre et octobre, une période habituellement plus tranquille pour ces événements, et que la cueillette s’est surtout faite à partir d’informations publiques, on retrouve néanmoins certains résultats surprenants que je partage avec vous à l’instant. Pour tous les détails, je vous invite à consulter la présentation powerpoint au complet, qui se trouve au bas de ce billet.
RÉFÉRENCEMENT
L’analyse du référencement s’est fait au moyen du site web Alexa, qui fournit une indication sur le nombre de liens entrants vers un site et mesure le trafic de ce site, ainsi qu’avec le PageRank de Google qui donne une mesure de popularité du site, sur une échelle de 1 à 10, un peu à la manière de l’échelle de Richter : pour passer de 4 à 5, un site doit être dix fois plus populaire.
Selon l’étude, la moyenne de liens entrants vers un site événementiel se situe à 483, avec un PageRank de 5. Les trois leaders ici sont le festival Juste Pour Rire (anglais et français) et le festival international de jazz de Montréal.
Cette performance me rappelle d’ailleurs l’étude que j’avais effectuée en avril dernier sur la présence numérique des associations touristiques régionales (ATR) associées du Québec. La moyenne trouvée était également de 5, alors que cinq associations affichaient un score de 6, et une seule (Tourisme Montréal) atteignait le 7. Pour en savoir plus, cliquer ici
Un constate est qu’on devrait d’ailleurs s’attendre à un meilleur référencement de la part d’événements d’envergure internationale, avec une moyenne d’au moins 6 et quelques-uns à 7, ce qui n’est pas le cas. Il y a donc un travail au niveau de la stratégie de contenu à envisager en 2013.
LES MÉDIAS SOCIAUX
Le premier élément analysé fut la taille moyenne des communautés Facebook, qui se chiffre à 27,918 fans. Un gros bémol s’impose toutefois: la page Facebook de Just for Laughs compte, à elle seule, plus de fans (341,462) que les 25 autres festivals… combinés!
Je ne comprends donc pas pourquoi un calcul n’a pas été proposé pour voir quelle aurait été la statistique avec et sans cette donnée, car la moyenne sans cette statistique aurait selon moi donné une moyenne plus représentative.
Du côté de Twitter, on obtient une moyenne de 4,292 abonnés par compte sur la plateforme populaire de micro-blog. Ici encore, c’est Just for Laughs qui domine, mais talonné de près par le festival de musique alternative Osheaga et ses 16,232 fans.
Compte tenu de la nature audio et visuelle de ces événements, la présence sur Youtube a également été analysée. La moyenne de visionnements par canal? Près d’un demi-million (492,411)!!
Mais ici encore, tout comme dans le cas de Facebook, on se retrouve avec deux outliers statistiques qui biaisent la moyenne, soit le Festival Juste Pour Rire, anglais et français, qui comptent près de 6 millions et 3 millions de visionnements respectivement, soit 75% des visionnements pour l’ensemble des 26 événements!
L’INFLUENCE
Un troisième pilier qui fut analysé en est un qui demeure encore sujet de chauds débats dans la blogosphère, c’est-à-dire la mesure d’influence. L’étude a ainsi utilisé les indicateurs les plus reconnus, soit Klout et Kred, pour identifier le score des événements. La moyenne du score Klout est ainsi de 44, alors que le score Kred est de 647. Ici encore, Osheaga et Just for Laughs se font la lutte pour le leadership dans cette sphère. Pour en savoir plus, lire: Êtes-vous influents?
L’AMPLIFICATION
Mesure moins connue mais tout aussi pertinente, l’amplification des événements dans la sphère numérique passe par les blogueurs et mentions sur les blogues. L’étude a ainsi repertorié le nombre de blogues qui parlaient des événements majeurs mais aussi son rayonnement – tous les blogues ne sont pas égaux, on s’en doute bien.
Ainsi, seuls quatre événements peuvent compter sur plus de 100 blogues qui parlent d’eux, alors que cinq autres événements comptent entre 25 et 50 blogues qui traitaient de leur réalité. Le constat est donc qu’il y a peu de stratégies afin de tisser des liens durables avec des blogueurs, et que les blogues ne font d’ailleurs pas partie des stratégies actuelles de communication.
MOBILITÉ
Nos événements internationaux ont-ils pris le virage mobile, compte tenu de la clientèle jeune et branchée qui en caractérisent plusieurs? Malheureusement, on ne compte que sept événements qui proposent un site mobile, et cinq qui proposent une application mobile.
Soulignons d’ailleurs la performance du Festival d’été de Québec ainsi que le Festival des Montgolfières de St-Jean-sur-Richelieu qui offrent site ET application mobiles pour leurs festivaliers.
À ce jour, aucun événement majeur du Québec n’offre encore un site web conçu sur le responsive design. Espérons que cela changera en 2013. Lire aussi: L’avenir du web mobile passe par le responsive design
SOLOMO
Le dernier élément analysé fut l’utilisation de la géo-localisation dans le cadre des événements, notamment par une présence (check-in) sur Facebook ou Foursquare. On constate qu’il n’y a pas de gestion intégrée de ces outils dans la stratégie numérique des événements, même si le potentiel demeure intéressant, notamment en poussant des communications, voire des offres promotionnelles, sur les lieux-mêmes où se consomme le spectacle ou événement.
Bref, les événements internationaux du Québec ont du pain sur la planche pour 2013 et les années à venir afin de prendre le virage numérique au complet, même si plusieurs tirent déjà bien leur épingle du jeu. Il sera intéressant de voir si d’autres acteurs de l’industrie touristique entreprendront une analyse similaire afin de bien identifier les prochaines étapes pour construire une image de marque forte en ligne.
Laisser un commentaire