C’est une question qui revient souvent, et pour laquelle il n’existe malheureusement pas de réponse universelle. Puis, il y a la question corollaire: peut-on y être pour des raisons uniquement professionnelles et non personnelles? Peut-on même envisager l’inverse, c’est-à-dire y avoir une présence uniquement pour des motifs personnels? Pas simple, tout ça.
4 MYTHES DES MÉDIAS SOCIAUX
Permettez tout d’abord que l’on revisite quatre mythes qui ont la vie dure quand il est question des médias sociaux. Ce faisant, on trouvera certainement quelques bonnes raisons d’avoir une présence, ne serait-ce que minimaliste, sur les principaux médias sociaux.
On y partage que des insipidités
Effectivement, il existera toujours des gens pour nous dire ce qu’ils ont mangé ce matin via Twitter, pour nous aviser qu’ils sont au Costco via Foursquare ou pour publier une photo de petit chien, idéalement avec un message moralisateur à trois sous, sur Facebook. Cela ne rend pas l’ensemble des médias sociaux insipides pour autant.
On n’a qu’à voir comment Twitter a joué un rôle lors de crises telles le Printemps arabe, lors de tremblements de terre ou de levées de fonds par la Croix Rouge américaine, notamment.
Pour les organisations, les médias sociaux deviennent une extension de la marque, un endroit où il est convenu de parler de e-réputation, et de sa gestion nécessaire. Promotions, offres spéciales et tactiques d’acquisition de données (concours) cotoient le service à la clientèle, la recherche et le développement de produits et services, les relations publiques et la création d’une communauté dynamique de fans et abonnés.
Comme on peut le voir dans cette étude de MarketingSherpa, parue au début 2012, plusieurs tweets sont effectivement insipides (40.1%), des pourriels (3.8%) ou de l’auto-promotion évidente (5.9%).
Ce qui nous laisse quand même avec une masse critique intéressante de nouvelles (3.8%), d’informations pertinentes à partager (8.7%) ou tout simplement de type “conversation” entre tweeters, ou entre tweeters et des marques (37.6%). Il y a donc moyen de trouver des contenus intéressants et pertinents, si on s’en donne la peine.
On empiète sur ma vie privée
L’enjeu de la vie privée est certes le plus délicat. Je connais encore des gens qui refusent d’être sur Facebook car ils ne voient pas l’intérêt de partager leur vie avec tout le monde. Pour d’autres, c’est un souci légitime de ne pas vouloir dévoiler les détails de leur vie privée, ne sachant pas qui a accès à cette information.
Comme on le voit dans l’actualité ces jours-ci, avec le projet de surveillance électronique américain PRISM, certaines craintes sont effectivement justifiées. Pourtant, c’est Facebook qui porte très souvent l’odieux alors que ses paramètres de vie privée ne cessent d’être améliorés et mis en évidence afin que les utilisateurs fassent le nécessaire.
Étonnamment, à chaque fois que la question est posée lors de diverses recherches, la notion de respect de la vie privée revient très souvent en haut des considérations, mais très peu de gens prennent le temps de bien se renseigner avant de signer une entente ou d’ouvrir un compte sur un des médias sociaux populaires.
Certaines prétendent même que la notion de vie privée existe plus ou moins dans le monde numérique. Avec la multitude de mots de passe qu’on doit retenir, il devient plus facile d’accéder à un compte ou une nouvelle page en signant à travers l’interface Facebook, Twitter ou Google+.
Qui s’en soucie, alors? Ultimement, pour quelqu’un qui sait bien gérer sa présence sur les médias sociaux, on n’a pas à dévoiler plus qu’il ne le faut. Sur Facebook, notamment, il y a moyen d’assurer que vos photos et messages soient en mode “amis seulement” et vous pouvez toujours aller effacer ou modifier des publications passées.
En d’autres mots, la vie privée est certes un enjeu, mais pas suffisant pour vous empêcher d’y être présent, à mon humble avis.
Les médias sociaux sont chronophages
Alors celle-là, je l’aime toujours autant. Les médias sociaux font perdre un temps fou, parait-il. Ça me rappelle les critiques lorsque les Québécois passaient en moyenne plus de 24 heures par semaine devant leur téléviseur au début des années 90.
Au moins, on peut consommer les médias sociaux en même temps qu’on fait autre chose, notamment avec Twitter qui accompagne justement bien les activités du petit écran en suivant le mot-clic (hashtag) d’une émission donnée.
Au même titre que les courriels et infolettres qui envahissent notre boite de réception, on se doit d’avoir une discipline et de la rigueur, sans oublier de faire le ménage. Un exemple? Si comme moi, vous faites partie de groupes de discussion sur Linkedin, on aime bien participer à certaines conversations mais il arrive parfois que les notifications deviennent trop lourdes à gérer.
On peut aller ajuster la fréquence des envois, passant d’une fois par jour à une fois par semaine (ou jamais, si vous souhaitez plutôt y aller quand bon vous semble).
C’est sûr que si vos paramètres de compte font en sorte que vous recevez un avis sonore chaque fois que vous êtes mentionné dans un tweet ou que quelqu’un a interagi avec une de vos publications sur Facebook, vous n’êtes pas sorti du bois, en effet…
L’infobésité obstrue la pertinence
Le dernier mythe que je souhaite souligner tient au fait qu’il y a trop d’information disponible, ce qu’on appelle l’infobésité, ou information overload. Il est vrai qu’il y a aujourd’hui une quantité phénoménale de données qui transitent via les blogues et les médias sociaux, menant d’ailleurs au phénomène du Big Data.
Il devient donc difficile de séparer le bon grain de l’ivraie, à moins d’utiliser les outils qui foisonnent pour justement nous faciliter la vie à cet effet. J’en parlais justement dans 12 outils pour mieux gérer l’infobésité des médias sociaux, qui demeure encore, plus d’un an après sa parution, un des billets les plus populaires sur ce blogue.
Dans les pourcentages de tweets mentionnés plus haut dans ce billet, on dit que 3.8% sont considérés des “nouvelles”. Un petit chiffre, en apparence. Mais quand on sait qu’il s’échange tout près de 300 millions de tweets par jour maintenant, ça fait quand même 11.4 millions de nouvelles à consommer… à tous les jours!
Bref, si on n’utilise pas un aggrégateur comme Hootsuite pour gérer sa présence sur Twitter et d’autres plateformes, il devient difficile, voire impossible de faire ressortir les éléments pertinents dans tout ce bruit média.
DISTINCTION ENTRE VIE PRIVÉE ET PROFESSIONNELLE
On répondra différemment à la question de présence sur les médias sociaux selon la perspective individuelle versus celle d’une entreprise. Pour une entreprise, cette question est pertinente mais découle d’une froide analyse selon certains critères généralement acceptés:
- Qui est votre clientèle-cible?
- Que font vos concurrents et autres joueurs de votre industrie?
- Parle-t-on déjà de vous et avez-vous intérêt à y gérer une présence?
- Avez-vous les ressources financières et humaines pour gérer une présence? Quelles sont vos priorités?
Bref, un audit de votre stratégie web actuelle permettra de cerner les forces et faiblesses, puis de recommander un plan d’action en fonction des objectifs d’affaires établis à moyen et long terme. Dans les faits, il vaut mieux ne pas avoir de présence sur les médias sociaux que d’avoir une pseudo-présence bâclée, qui vous fera plus de tort que de bien.
Mais ultimement, il vaudrait mieux avoir une présence minimale, mais bien faite et bien exécutée, afin d’ajouter cette dimension à votre marque, compte tenu de la nécessité d’y être en 2013. Le consommateur parle de vous, pourquoi ne pas participer à la conversation?
C’est moins évident pour un individu. La ligne qui trace la démarcation entre la vie privée et la vie professionnelle semble se brouiller avec l’avènement des nouvelles technologies. Plusieurs considèrent encore l’octroi d’un téléphone intelligent par son employeur comme un cadeau empoisonné, non sans raison d’ailleurs.
On se retrouve alors à répondre à des courriels les soirs et weekends, n’est-ce pas? Et quand vient le temps de partager des informations sur les médias sociaux, le faisons-nous en notre nom propre ou n’y a-t-il pas risque d’éclabousser notre employeur au passage? C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises se dotent de politiques d’utilisation des médias sociaux, comme celle-ci:
Lire aussi: 4 avantages d’une politique d’utilisation des médias sociaux
Une chose est sûre: tant dans un contexte de recrutement que dans un contexte d’affaires et de ventes, si vous n’avez pas de présence sur une réseau comme Linkedin (ou Viadeo, en France), cette absence joue contre vous alors que ces réseaux existent depuis maintenant plus de 10 ans et se sont établis comme des références dans les réseaux pour professionnels.
Pour les autres médias sociaux, la décision d’y prendre part ou non ne regarde que vous. Si vous décidez d’y avoir une présence, prenez le temps de bien comprendre les paramètres de configuration pour votre compte, et demandez de l’aide au besoin. Le principe du “mieux vaut prévenir que guérir” est particulièrement vrai avec les médias sociaux…
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