Blogue de Frederic Gonzalo

Omniprésence des médias sociaux

L’omniprésence des médias sociaux

J’ai eu la chance récemment de donner une conférence-formation à une audience très particulière: des juges de la Cour supérieure du Québec. À ce groupe réuni dans ce qu’ils appellent une Assemblée divisionnaire, soit un événement de deux jours organisés par l’Institut National de la Magistrature (INM), j’ai ainsi brossé le portrait des médias sociaux aujourd’hui au Québec, leur fonctionnement (algorithmes), les formats et types d’utilisateurs sur les plateformes populaires.

L’objectif n’était pas de former les juges à mieux utiliser les médias sociaux, comprenons nous bien. Ceux-ci et celles-ci doivent exercer un droit de réserve et sont donc peu présents sur ces plateformes à titre personnel – sauf exception, bien sûr. Ils ont d’ailleurs un guide des meilleures pratiques qui a été produit à ce sujet, il y a quelques années, tant au niveau provincial que fédéral.

Par contre, vous vous doutez bien que plusieurs dossiers peuvent aboutir devant la Cour avec des éléments de preuve mettant en question l’utilisation d’une application de messagerie, une image publiée sur tel média social, ou un texte discriminant sur tel autre. J’ai moi-même eu l’occasion de témoigner à titre d’expert à la fin 2023 dans un dossier devant la Cour supérieure, dans un cas de faux avis publiés sur Google et les impacts que cela avait eu pour une professionnelle de la santé.

Bref, je devais faire un topo sur l’état des lieux et l’impact sur notre quotidien et dans notre société. En 45 minutes. Gros programme! 😅

(J’en profite donc pour partager avec vous quelques éléments de cette conférence)

Les médias sociaux populaires

On parle beaucoup des médias sociaux et du temps d’écran passé derrière nos téléphone intelligents, particulièrement dans l’actualité ces temps-ci. En Australie, en Floride, en France et maintenant au Québec, on voit des projets de loi pour restreindre l’accès à ces plateformes avant l’âge de 16 ans ou à tout le moins pour en réduire les effets nocifs qui émergent au fil de différentes études parues récemment. Certains se posent néanmoins la question: est-ce qu’on utilise autant Facebook qu’avant? Avec le fil de publications qui semble avoir perdu en pertinence au fil des années – certains diront que Meta tente en vain de tiktokiser les contenus présentés aux utilisateurs, tant sur Instagram que Facebook – la popularité de cette dernière ne se dément toujours pas.

La raison est fort simple. Facebook, c’est bien plus que son fil de publication. Ce sont les reels et les stories. Ce sont aussi les groupes, privés, publics, Spotted, etc. Sans oublier Facebook Marketplace, Facebook Rencontres, les vidéos en direct (streaming) et plus encore. Et comme Messenger, sa populaire application de messagerie, y est encore greffée, on peut comprendre pourquoi la plateforme demeure #1 chez les plus de 25 ans, et encore très utilisée chez les plus jeunes.

Source: Léger DGTL 2025

Mais comme on peut le voir dans ce tableau ci-dessus, extrait de la plus récente étude publiée par Léger DGTL, analysant le comportement et l’utilisation des médias sociaux au Canada, on voit que la raison pour laquelle on est actif sur ces plateformes varie grandement selon les catégories d’âge. Je vous avais d’ailleurs partagé d’autres éléments intéressants dans cet article paru un peu plus tôt cette année sur ce blogue: Quelle est l’espérance de vie d’une publication sur les médias sociaux?

Ah, ces fameux algorithmes…

Un tour d’horizon des plateformes de médias sociaux les plus populaires, c’est bien. Si on peut mieux comprendre qui les utilisent, et pourquoi, cela peut nous aider dans notre marketing, notamment. Mais encore faut-il comprendre comment ces plateformes fonctionnent. C’est-à-dire, comment les contenus sont filtrer afin d’apparaitre (ou non) dans le fil de nouvelles des utilisateurs.

Or pour ce faire, on doit surtout comprendre la notion des algorithmes qui sont l’épine dorsale de ces plateformes. Je vous invite d’ailleurs à lire ou relire cet article paru il y a quelques années sur ce blogue, à ce sujet: Les algorithmes des réseaux sociaux: explications et fonctionnement.

Pourquoi est-ce important de s’attarder aux algorithmes? Car leur mécanisme filtre les contenus publiés autant par les individus que par les entreprises, ce qui fait en sorte que sur Facebook, par exemple, seulement 5% des contenus publiés sur une page d’entreprise se retrouvera dans le fil des abonnés à cette page. Vous avez bien lu!

Bien sûr, il y a encore des exceptions et des pages qui performent mieux que d’autres. D’ailleurs, plus une page est petite, souvent meilleurs seront les résultats. Et inversement, plus une page grossit, plus cela devient difficile d’atteindre tous les abonnés de la page et de les garder engagés avec les contenus partagés. Il n’est pas rare par exemple, pour des pages ayant plus de 100,000 abonnés, de voir certaines publications atteindre à peine 1-2% de la communauté. Les taux d’engagement deviennent faméliques… et l’on doit se tourner vers la publicité pour améliorer son sort. Et encore! Même avec la publicité dans Meta, les miracles se font de plus en plus rares, mais c’est un autre sujet…

Gestion des paramètres privés

Ceci étant dit, il y a encore moyen d’avoir une expérience positive sur les médias sociaux, en dépit de la recrudescence de contenus publicitaires et en l’absence de nouvelles journalistiques – à tout le moins au Canada, où nous sommes le seul pays à payer le prix de la loi C-18, avec Meta qui bannit les contenus en provenance des grands médias traditionnels.

Tout d’abord, sur Facebook, avez-vous testé le nouveau fil de nouvelles “Amis seulement”? Disponible sur appareil mobile seulement, allez voir dans le menu en bas de page et vous devriez voir ce nouvel onglet qui permet de voir les contenus uniquement publiés par des gens de notre réseau. Comme dans le bon vieux temps, quoi!

Sinon, j’invite souvent les participants à mes conférences à aller faire un tour dans les paramètres de votre compte, que ce soit sur Facebook, Instagram, Linkedin, TikTok ou un autre. Assurez-vous de bien configurer qui vous voulez suivre, qui peut vous suivre, les contenus que vous ne souhaitez pas voir, incluant même parfois les gens que vous souhaitez mettre en sourdine, voire bloquer d’accès à vos contenus.

Évidemment, il est difficile de tout couvrir dans un si court texte de blogue, tout comme ce fut un défi de vulgariser et résumer ces enjeux dans une conférence de 45 minutes. Toutefois, comme je l’ai mentionné à un juge qui me posait une question sur le rôle des influenceurs et leur impact potentiel auprès des jeunes, je persiste à croire que la solution passe en grande partie par une plus grande litteratie numérique. L’utilisation du numérique devrait percoler dans les différents cours offerts au secondaire, voire même au collégial. Et puis il y a la responsabilité parentale, bien sûr, qu’on tend trop souvent à occulter.

Bref, les médias sociaux sont là pour rester. Il y a certes fatigue, comme on le constate dans certaines initiatives marketing. Mais on voit également des histoires à succès, des publications virales et des témoignages qui laissent croire que ces plateformes vont continuer de jouer un rôle important pendant un certain temps.

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