On parle beaucoup de l’intelligence artificielle (IA), et plus particulièrement de l’IA générative, comme d’une véritable révolution dans la création de contenu. Que ce soit pour rédiger des textes, créer des images ou générer des vidéos, du code ou même des analyses, la puissance de ces outils est incroyable et bouscule plusieurs industries.
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Néanmoins, on occulte parfois une utilisation qui me semble pourtant très porteuse, c’est-à-dire le potentiel à améliorer l’expérience client. Et dans le milieu culturel, tout comme en tourisme, on commence à voir de beaux exemples prendre forme.
Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) innove
À l’automne 2023, j’avais entendu parler d’un super exemple provenant de France, où l’office de tourisme de Val d’Oise a travaillé avec la firme Ask Mona, propulsée par l’IA de ChatGPT, afin de générer des conversations entre les visiteurs du Musée Van Gogh et un “personnage” virtuel représentant l’artiste en question.
Au Québec, il existe certes des exemples d’entreprises qui ont intégré (ou s’apprêtent à le faire) une telle technologie ou approche sur le chatbot de messagerie pour leur site web, par exemple. Mais je connaissais pas encore d’exemple visant à améliorer l’expérience une fois rendu sur les lieux mêmes d’un attrait, d’un festival ou d’un événement. Jusqu’à récemment, du moins!
En effet, le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) travaille sur un prototype depuis l’été 2023, reposant également sur la technologie d’Ask Mona. Après une série de tests auprès d’utilisateurs, cette nouveauté devrait être disponible d’ici la fin février 2024, juste à temps pour la relâche scolaire, quoi!
Augmenter le temps des visiteurs face à une oeuvre
Pour Marie-Hélène Raymond, coordonatrice de la stratégie numérique au MNBAQ, une telle initiative fait du sens à bien des égards. “Avec notre application (encore à l’étape de prototype), les tests ont démontré que les visiteurs consacraient beaucoup plus de temps à contempler une œuvre. En effet, les gens sont invités à poser toutes les questions qui leur viennent en tête sans gêne, selon leurs intérêts. Ils peuvent apprendre à observer les œuvres, comprendre la démarche de l’artiste et même (surtout !) avoir une discussion sur les émotions que l’œuvre peut susciter. C’est toute la magie du modèle : faire des liens entre le ressenti et le savoir“, nous dit-elle.
Au moment d’écrire ces lignes, le MNBAQ va de l’avant avec 10 oeuvres faisant partie des collections permanentes et compte en ajouter une dizaine d’autres au cours de la saison estivale. Pour chacune de ces oeuvres, on a “entrainé” l’outil conversationnel avec plusieurs sources d’information et de données qui permettront des échanges pertinents avec l’utilisateur. Celui-ci devra ainsi scanner un code QR qui se trouve près de l’oeuvre afin d’accéder à l’application web, pour ensuite l’interroger au gré des questions possibles.
Contrairement aux codes QR traditionnels qui pointent vers une vidéo explicative ou une page dédiée mais statique d’un site web, on se retrouve ici avec un véritable échange, comme on s’y habitue depuis un peu plus d’un an dans l’environnement de ChatGPT. Comme le souligne d’ailleurs Mme Raymond, ce genre d’échange viendra non seulement augmenter le temps passé devant une oeuvre, mais rendra forcément l’expérience plus enrichissante compte tenu des différentes possibilités de questions (et réponses) qui seront personnalisées selon chaque utilisateur.
Une vision à long terme
Bien qu’il s’agisse d’une première étape, on comprend que la démarche actuelle est progressive, par étape. D’une part, pour respecter les budgets, car il y a certes des coûts de licence, d’entrainement, de recherche pour les données, etc. Et d’autre part pour évaluer l’usage qui sera fait par la clientèle du musée et évaluer les prochaines phases de développement en conséquence.
Ce sont donc plusieurs oeuvres qui seront disponibles très bientôt pour répondre à toutes les questions – oui, oui, même les plus saugrenues ont été testées, selon mes sources – avec une possibilité bien réelle de voir d’autres oeuvres ou collections temporaires, qui sait, bénéficer d’un tel traitement à l’avenir.
On peut aussi penser à certaines destinations, des attraits, festivals ou événements qui voudront également intégrer ce genre de technologie pour rendre une visite plus divertissante, plus pertinente. Autant de manières de bonifier l’expérience, tout en faisant usage des dernières avancées technologiques.
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