Blogue de Frederic Gonzalo

La différence entre amateur et professionnel...

Y’aura toujours quelqu’un pour faire votre travail moins cher…

Je fais partie d’un groupe de discussion sur Facebook qui rassemble plus de 1,200 gestionnaires de communauté au Québec. Certains membres du groupe bossent à temps plein pour des entreprises pour gérer la présence sur les médias sociaux, d’autres sont travailleurs autonomes ou travaillent du côté entreprise, en agence, à temps partiel, à contrat ou dans une PME. Bref, les sujets y sont variés, et j’y puise souvent des informations ou détails intéressants, autant quand je participe activement à une discussion qu’en l’observant à distance.

Une récente montée de lait a néanmoins retenu mon attention, car elle faisait écho à quelques discussions que j’ai également eues sur un sujet bien particulier: l’art de tarifer un service!

Montée de lait Facebook serveuse-mannequin

On résume: la gestionnaire de communauté d’expérience se plaint du fait que sa cliente a préféré migrer vers une autre ressource pour une question essentiellement monétaire. Et cette nouvelle ressource n’a aucune formation ou expérience, autre que « d’aimer être sur Facebook ». Pour 125$ par mois, la serveuse-mannequin en question publiera ainsi une fois par jour en fonction d’un calendrier éditorial, incluant le déplacement aux événements à quelques reprises pendant le mois. Une aubaine, quoi!

La différence entre amateur et professionnel...
La différence entre amateur et professionnel…

Que pensez-vous qu’il va se passer au bout de quelques semaines ou quelques mois? Il y a de fortes chances que la cliente en question se rende compte que la serveuse-mannequin fait des fautes de grammaire, ne réponde pas selon les règles de l’art ou, pire encore, n’ait pas l’expérience ou la subtilité nécessaire en répondant, menant peut-être à une crise qui aurait pu être évitée.

Tout comme il est possible que la cliente soit satisfaite. Soit parce que la serveuse-mannequin effectue un super boulot. Soit parce que le boulot est bâclé, mais que la cliente ne demande aucun rapport ou ne saurait faire la différence entre un bon boulot et du mauvais. Dans un cas comme dans l’autre, la situation sera déplorable: dans le premier scénario, la serveuse-mannequin risque de demander une hausse salariale en se rendant compte du travail que cela demande, et dans le deuxième scénario c’est le théorie du déni – ou comme disent les anglos ignorance is bliss – à son meilleur…

La qualité a un prix

On en revient au principe de base que la qualité, ça se paie. Il y aura toujours des clients qui cherchent à payer le moins possible, même si cela impacte négativement leur marque (tant que ça affecte pas trop, hein?). Et il y aura toujours des pigistes ou entreprises en démarrage prêts à effectuer un boulot en-deça du prix courant sur le marché…

Mauvaises photos de mariage

  • Besoin d’un graphiste? Bah, faites faire trois variations de logo par votre nièce qui est bien bonne avec photoshop, puis faites voter votre réseau sur Linkedin ou Facebook, et voilà! Pas besoin de payer pour les services d’un ou une graphiste d’expérience…
  • Besoin d’un photographe? Une amie déplorait récemment une publication lue sur Facebook, d’une future mariée: « Cherche photographe de mariage à petit budget ». Effectivement, c’est ironique quand on sait que la célébration coûtera quoi, 20,000$ environ? Et qu’on veut économiser sur les services de la personne qui doit immortaliser les meilleurs moments!
  • Gestion des médias sociaux? Faites appel à une serveuse mannequin ou mieux encore, ce stagiaire qui est constamment sur Facebook, Instagram et Snapchat et qui, forcément, doit savoir comment ça marche et comment votre entreprise pourrait y avoir une présence. Parce que, tsé, ils sont nés là-dedans, les jeunes…

🙂

Je vous invite d’ailleurs à lire (ou relire) ce billet rédigé l’an dernier et qui demeure très pertinent dans la foulée de ce débat: Qu’est-ce qu’un expert des médias sociaux?

Ceci étant dit, je comprends les entreprises de vouloir payer le moins possible pour obtenir le meilleur service en fonction d’un budget défini, et souvent limité. Le hic, il est surtout dans l’ignorance, ou l’absence de vouloir comprendre, quant à la valeur de services rendus. Le taux horaire d’un consultant varie en fonction de plusieurs variables: son expérience, son champ d’expertise, la compétition dans son domaine, la région dans laquelle sont offerts ses services, etc.

Le mot de la fin? Je le laisse à un confrère qui, dans cette même discussion sur le groupe Facebook mentionné plus tôt, concluait ainsi: « Il y a toujours quelqu’un qui va charger moins cher. Il y aura toujours un client qui s’en fout que c’est mal fait, tant que c’est pas cher. Faut juste se tenir loin de ces deux catégories. »

Pour les pigistes et autres gestionnaires de communauté, ce n’est pas toujours facile mais à long terme, ce sera gage de succès et professionalisme. Et pour les entreprises, le souci du travail bien fait et rémunéré à sa juste valeur aura également des bienfaits à moyen et long terme, que ce soit dans la qualité des communications externes que dans le processus de recrutement de ressources qualifiées.

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