La semaine dernière, je partageais avec vous 6 erreurs à éviter dans votre marketing mobile suite aux récents changements dans l’algorithme de recherche de Google. Je vous rappelle que depuis le 21 avril 2015, Google pénalise les sites web qui ne sont pas considérés comme mobile-friendly.
Considérant que 60% des recherches en ligne à l’échelle mondiale proviennent dorénavant d’un appareil mobile – smartphone, tablette numérique, iPod avec wifi, etc. – il s’agit donc d’un tournant majeur dans l’évolution du marketing numérique et mobile.
Le virage mobile au Québec
Selon l’Indice du commerce électronique du Québec, publié en mars 2015 par le CEFRIO, les achats en provenance d’appareils mobiles sont passés de 8%, en 2012-2013, à 21% des transactions analysées en 2014-2015. Les catégories les plus populaires:
- mode (31%)
- électronique (23%)
- musique, film et jeux vidéos (17%)
- livres, revues et journaux (17%)
- articles de décoration et de maison (14%)
- voyages et transports (10%)
Par curiosité, je me suis donc demandé quel était l’état actuel du virage mobile au niveau des entreprises québécoises qui ont un site web. Certaines sont certainement mobile-friendly, selon les critères de Google, mais on parle d’une minorité ou d’une majorité? Le virage est-il bien entamé ou devrait-on sonner l’alarme? Pour y répondre, je me suis inspiré du top 500 des entreprises au Québec selon le journal Les Affaires, duquel j’ai analysé les 100 premières entreprises afin de dresser quelques constats.
Une minorité mobile-friendly
Pour déterminer si un site web est considéré mobile-friendly par Google, rien de plus simple: il suffit d’entrer l’URL de votre site web dans l’outil de Google.
En défilant la liste du top 100 des entreprises au Québec, il y a eu quelques cas où l’on n’a pas voulu analyser le site de l’entreprise car cela aurait faussé le résultat. Un exemple? Le site de BCE n’est pas mobile-friendly, mais il s’agit là du site corporatif. Les consommateurs qui souhaitent de l’information au sujet de Bell ou Bell Mobilité trouveront évidemment un site catégorisé mobile-friendly. Ceci étant dit, voici donc à quoi ressemble le portrait des entreprises québécoises en termes de mobile-friendliness:
- 51% des 100 entreprises du top 100 ont un site adapté pour appareils mobiles, ou mobile-friendly
- 8 des 10 premières entreprises ont un site mobile-friendly : Weston et Bombardier sont les deux seules qui n’ont pas encore pris le virage.
- Parmi les 75 premières entreprises, 52% ont un site mobile-friendly.
- Parmi les 25 dernières entreprises de ce top 100, ce sont plutôt 72% qui n’ont PAS de site mobile-friendly.
On ne s’étonne pas de voir Desjardins, première au classement de ce top 100, avoir un site adapté, une application mobile, voire même une application pour la nouvelle Apple Watch. Mais y a-t-il des surprises? Les entreprises suivantes ne proposent pas de site mobile-friendly, notamment:
- SAQ
- Quebecor
- Air Canada
- Uniprix
- Dollarama
- SAAQ
- Boston Pizza
Une liste étonnante
Évidemment, cette liste n’est pas exhaustive, mais comme il s’agit d’entreprises qui offrent des services directement aux consommateurs (B2C), on s’étonne quand même un peu, non?
Comme on peut le voir dans ce tableau, les erreurs les plus courantes sont liées aux liens (boutons) non adaptés à l’environnement mobile, des fenêtres d’affichage mobile non configurés et du contenu non lisible, le texte étant très souvent trop petit car conçu pour desktop.
Je n’ai pas poursuivi l’exercice pour l’ensemble du top 500 mais on peut constater, uniquement en procédant à l’analyse de ce top 100, que plus on descend dans la liste, moins les entreprises semblent avoir pris le virage mobile. On peut donc supposer, selon toute vraisemblance, que le portrait mobile-friendly serait encore moins rose si on avait pris la totalité des 500 entreprises.
Et en tourisme?
On dit parfois que le monde du voyage et du tourisme est à l’avant-garde des nouvelles technologies, du web et des médias sociaux. Je n’en suis pas toujours convaincu, mais en ce qui a trait au virage mobile, l’industrie touristique semble avoir pris le virage plus rapidement. Du moins, c’est le cas au niveau hôtelier, avec une majorité d’entre eux maintenant en mode mobile, autant à Montréal qu’à Québec. Voici d’ailleurs quelques statistiques fraîchement compilées (en date du 30 avril 2015):
- 69% des sites web hôteliers sont mobile-friendly
- 72% des hôtels de la région de Québec sont mobile-friendly
- 66% des hôtels de Montréal sont mobile-friendly
- 39% des sites institutionnels sont considérés mobile-friendly
- 43% des sites d’ATR (associations touristiques régionales) sont considérés mobile-friendly
- 37% des sites d’ATS (associations touristique sectorielles) sont considérés mobile-friendly
- Les erreurs les plus courantes: liens trop rapprochés, fenêtre d’affichage mobile non configurée, et texte illisible, car trop petit.
On se surprend surtout de constater que le site web grand public du Ministère du Tourisme, BonjourQuebec.com, dans lequel plusieurs millions de dollars ont été investis au cours des 15 dernières années, n’est PAS mobile-friendly. Il s’agit après tout du site web utilisé pour la commercialisation de notre destination tant au niveau canadien qu’international!
Pour en savoir plus, lire l’article paru sur TourismExpress: Le tourisme au Québec est-il mobile-friendly?
Les conséquences
Vous vous demandez peut-être quelles sont les conséquences de ne pas être considéré comme mobile-friendly par Google? Dans les faits, cette nouveauté dans l’algorithme de recherche de Google n’influence en rien les recherches provenant d’un ordinateur de bureau, voire même d’une tablette.
Cela n’affecte que les recherches provenant de téléphones avec connexion internet. Mais comme plusieurs entreprises effectuent des campagnes d’achats de mots-clés avec Google AdWords, ce qui inclue les plateformes mobiles, un site non mobile-friendly se retrouvera ainsi pénalisé au niveau de son Google Ad Rank Quality Score et, de ce fait, se trouvera à devoir payer plus pour obtenir des niveaux satisfaisants de clics et de conversions.
Par ailleurs, vous continuerez quand même d’avoir du trafic sur votre site même s’il n’est pas mobile-friendly, mais ne vous surprenez pas d’obtenir des taux de rebond plus élevé, un temps de visite sur le site plus bas et moins de conversions que souhaité quand un utilisateur doit se buter à des liens trop rapprochés ou un écran montrant du texte trop petit…
Au final et à terme, il n’est pas viable de ne pas être mobile-friendly. Il est temps pour les entreprises québécoises de prendre le virage!
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