Il y a quelques jours, un ami a publié sur son mur Facebook un lien vers un article paru dans Le Soleil, Dur départ pour la cuisine de rue. Il partageait par le fait même sa frustration de voir qu’aucune solution n’avait été envisagée à ce jour pour savoir où se trouvent les camions de rue qui sillonnent dorénavant les rues de Québec dans le cadre de ce projet pilote attendu depuis quelques années.
Je vous laisse cliquer sur le lien dans le paragraphe précédent pour vous faire votre propre opinion sur le sujet, mais personnellement ce sont deux ou trois trucs mentionnés dans ledit article qui m’ont fait tiquer, et qui me semblent symptomatiques de problèmes et opinions que je rencontre souvent lors des conférences que je donne ou lors de consultations privées en entreprise.
“La clé viendra d’une application mobile à venir”
Une affirmation faite dans le texte nous apprend que présentement, on ne peut savoir où sont les food trucks à chaque jour, car il n’existe aucune plateforme pour les géo-localiser et trouver cette information. La solution? C’est simple, ça viendra d’une application mobile. À venir. Cette affirmation est troublante à plusieurs égards, mais j’en retiens ces deux aspect surtout:
La stratégie doit être pensée en amont, et non en aval
Comment se fait-il que rien n’ait été pensé AVANT que les food trucks se mettent à silloner les rues, parcs et festivals quand on sait que ce projet est discuté depuis plus de deux ans?
Il s’agit ici d’un cas classique où on se dépêche de mettre le bébé au monde, sans avoir pensé aux éléments marketing qui en feront le succès – ou a contrario, qui feront en sorte que les gens seront frustrés par une expérience négative, voire désastreuse.
Bref, pourquoi une application mobile à venir au lieu des solutions existantes – et dieu sait qu’il en existe!
L’application mobile, solution universelle
Mais la question qui tue: une application mobile est-elle vraiment nécessaire dans le contexte? Ce n’est certes pas inutile, mais n’existe-t-il pas d’autres solutions, comme un site web adapté pour appareils mobiles, qu’on alimente quotidiennement? Un compte Twitter qui diffuse les va-et-vient des différentes food trucks? Une page Facebook, voire un groupe de discussion ouvert au public?
Bref, je vois trop souvent ce réflexe d’entreprises, petites et grandes, qui se disent avoir besoin d’une “application mobile” pour des raisons obscures, alors qu’il existe un paquet de plateformes aussi efficaces, sinon plus, et moins coûteuses à entretenir.
Pas le temps de créer une page Facebook
L’élément qui m’a certes fait le plus sourire, puis soupirer, est cette citation d’un des sept restaurateurs: «Je voulais créer une page Facebook, mais ça prend énormément de temps et on est tous en début de saison estivale.»
Comprenons nous bien. J’aide mon ex-conjointe à gérer sa page Facebook et les commentaires reçus via TripAdvisor, elle qui est propriétaire d’un populaire restaurant dans Saint-Roch, à Québec.
Et j’ai souvent donné des conférences et formations auprès de restaurateurs, incluant auprès de l’Association des Restaurateurs du Québec (ARQ). Bref, je sais que pour la majorité des restaurateurs, la priorité est dans les opérations, la gestion du personnel et le service à la clientèle. Le marketing et les ventes, si tant est que quelqu’un s’en occupe, vient bien loin dans la liste des priorités.
Mais si vous n’avez pas le temps de minimalement gérer une page Facebook pour répondre aux questions des clients, créer du buzz sur vos produits et services, et laisser savoir où vous serez demain ou ce weekend avec votre food truck… alors comment esperez-vous faire venir du monde et générer des ventes? Par un bouche à oreille magique? Un super investissement dans les Pages Jaunes, peut-être?
Le marketing, dépense ou investissement ?
Le troisième et dernier point découle directement du précédent, en fait. Dans l’article, on dit essentiellement qu’il en existe une solution: que les sept partenaires du projet pilote crachent chacun 500$, pour un total de 3,500$, afin de pouvoir utiliser une plateforme éprouvée avec des food trucks à Montréal. Alors, il est où le problème?
Je mettrais ma main au feu qu’un bon restaurateur n’hésiterait pas à investir 500$ de plus dans une cuisine de meilleure qualité, ou dans un outil qui ferait en sorte que les opérations seraient optimisés. On le verrait comme un investissement. Mais 500$ dans une application mobile? Une dépense, voire une dépense inutile selon les sceptiques du marketing.
Bref, on ne s’en sort pas. On revient à la base. Cette histoire de food trucks, c’est la quintessence de ce que je vois régulièrement où des entreprises ne voient pas la nécessité d’avoir un plan marketing en place avant de se lancer en business. Un bon plan marketing, même de base, sert à définir votre positionnement dans le marché, cerner vos clientèles cibles et surtout, identifier les plateformes de communication adéquates pour les atteindre et ainsi réaliser vos objectifs d’affaires.
Allez, sans rancune, je vous invite à télécharger gratuitement mon livre blanc pour rédiger votre propre plan marketing en huit étapes. En vous souhaitant un bon été!
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