La semaine dernière paraissait le rapport annuel produit par Mary Meeker, une sorte de bible pour comprendre l’état des lieux en ce qui a trait à l’utilisation des nouvelles technologies à l’échelle mondiale. La brique de 334 s’avère exhaustive et ratisse large, alors permettez que je partage avec vous sept constats particulièrement éclairants (ou inquiétants, c’est selon) sur les tendances du numérique dans un contexte d’affaires, surtout au niveau du web et des médias sociaux.
La frénésie des téléphones mobiles s’estompe
Vous rappelez vous la folle époque où Steve Jobs dévoilait le tout nouveau iPhone d’Apple en 2007? Depuis, l’utilisation du téléphone intelligent est devenu omniprésente et la croissance semblait sans fin. Plus maintenant! En effet, 2018 marque la première année ou l’on observe une décroissance dans le volume de ventes d’appareils à l’échelle mondiale.
On note que cette décroissance affecte autant les appareils fonctionnant avec iOS que Android, ce qui doit inquiéter autant les hauts dirigeants chez Apple que Google (Alphabet). Le téléphone intelligent est donc entré dans sa phase de maturité, et on ne voit plus la croissance d’antan.
Le commerce en ligne poursuit sa (lente) progression
On parle beaucoup du commerce en ligne, ou ecommerce, à l’ère des Amazon, ebay, Etsy et autres Shopify de ce monde, et la menace est bien réelle pour les entreprises qui ne prennent pas le virage numérique. Comme en fait foi le plus récent tableau de progression des ventes en ligne, on voit que cela représente maintenant tout près de 16% des ventes totales des détaillants américains en 2019.
La dépense publicitaire est numérique
Un tableau qui me semble particulièrement fascinant est celui qui suit sous ce paragraphe. Au cours des dernières années, je m’en servais souvent lors de conférences afin d’illustrer l’écart dans la dépense publicitaire entre les médias traditionnels et les médias numériques.
En rouge foncé (ou la colonne de gauche), c’est le pourcentage de temps passé par le consommateur moyen américain sur ce média. En bleu (ou la colonne de droite), c’est le pourcentage de la dépense publicitaires par les agences et entreprises. Je me souviens avoir vu des écarts hallucinants en 2013, 2014 et 2015 mais, comme en fait foi cette belle juxtaposition entre 2010 et 2018, on voit que l’écart s’est à peu près refermé au fil du temps.
En d’autres mots, les annonceurs dépensent dorénavant sur les médias où sont les utilisateurs. On voit encore un léger écart au niveau de l’imprimé – 7% de la dépense s’y fait, alors que seulement 3% des utilisateurs y sont présents – mais sinon c’est assez bien équilibré!
Google et Facebook dominent la publicité en ligne
Selon certaines estimations, on dit que Facebook et Google s’accaparent près de 85% des revenus en ligne quand il est question du placement publicitaire. Ce tableau semble confirmer la chose, avec Google qui voit une progression de près de 140% au cours des deux dernières années tandis que Facebook (incluant Instagram, Messenger et Whatsapp) a vu une croissance de 190%.
Remarquez la croissance particulièrement forte des Snap, Twitter et Pinterest (sans oublier Amazon) durant cette même période. Les chiffres sont certes plus petits, mais cela confirme le besoin de garder l’oeil ouvert sur les possibilités offertes par ces plateformes quand vient le temps d’investir dans des campagnes marketing selon certains marchés ou clientèles ciblées.
6 heures par jour derrière un écran!
Le prochain tableau a de quoi inquiéter ceux et celles qui trouvent qu’on passe déjà trop de temps avec nos appareils connectés! Comme on peut le voir ici, la courbe de progression est continue au cours de la dernière décennie, et l’Américain moyen passe dorénavant près de 6.3 heures À CHAQUE JOUR sur un appareil connecté, tel que téléphone intelligent, tablette numérique, ordinateur ou autre. Et ça, c’est EN PLUS des heures passées devant un téléviseur…
On observe que la progression provient essentiellement du temps passé sur un appareil mobile, sur lequel on passe maintenant près de 3.6 heures par jour!
[Tweet “L’Américain moyen passe 3.6h/jour sur son appareil mobile! source @gonzogonzo”]
Le storytelling par l’image, de plus en plus
Une section du rapport de cette année sur les tendances du numérique s’attarde au phénomène de création des photos et autres visuels pour raconter nos histoires, tant d’un point de vue personnel que professionnel. Ceci explique notamment comment Instagram a vu sa base d’utilisateurs exploser au-dessus du milliard depuis l’été 2018, et que le volume d’images prises et partagées à l’échelle mondiale a doublé au cours des cinq dernières années!
Ceci est attribuable en grande partie à quatre facteurs en croissance prolifique depuis les dernières années:
- Le taux d’adoption de téléphones intelligents (même si cette croissance s’estompe, comme on l’a vu au point #1)
- Des téléphones intelligents de plus en plus puissants, tant au niveau de la mémoire que de la qualité de l’image
- Les plans cellulaires plus généreux et les connexions de meilleure qualité
- L’accès amélioré au wifi
Bref, quand on dit que le storytelling par l’image devient une tactique à préconiser pour les marques et entreprises qui souhaitent sortir du lot et se distinguer sur les médias sociaux populaires, il s’agit bien d’une tendance lourde à prioriser.
On a de la misère à suivre…
Ceci étant dit, quand on voit la vitesse folle à laquelle les choses évoluent, et comment il peut être difficile de suivre la parade des nouvelles fonctionnalités et plateformes en émergence… eh bien, vous n’êtes pas seuls à vous sentir essoufflés!
Ce qu’on observe, en fait, c’est que nous peinons certes à suivre le rythme des nouveaux changements. Par contre, on note également un phénomène comme quoi ce taux frénétique de changement nous pousse à devenir plus flexible et à nous adapter plus rapidement que selon la courbe habituelle d’apprentissage.
Il y a d’ailleurs toute une section du rapport qui s’attarde aux plateformes de gaming comme Discord et autres Fortnite, populaires auprès des plus jeunes générations… qui seront celles à mener la charge des prochains changements, n’est-ce pas?
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