Début novembre 2011, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain tenait un forum stratégique sur le thème “Montréal et son industrie récréotouristique – où allons-nous?”. Une demi-journée d’allocutions venant des tenors de l’industrie du tourisme qui faisait du bien au moral car, entendons-nous, on a tendance à oublier le positif en ce qui a trait à Montréal tellement il est question de malversations en politique, de bouchons de circulation et des aléas de la construction.
Un vent de renouveau et de dynamisme, donc, souffle dorénavant sur la métropole et ceci ne peut qu’être bonne nouvelle pour le tourisme, tant dans la grande région montréalaise que pour la province au complet, compte tenu du rôle de porte d’entrée principale que joue Montréal sur l’échiquier canadien et international.
Vous êtes sceptiques? Retenez bien cette date: 2017. Non seulement Montréal célebrera ses 375 ans d’existence, mais ce sera aussi le 50e anniversaire de l’Exposition universelle tenu en 1967 dans ce qui est aujourd’hui le Parc Jean-Drapeau.
Montréal fêtera ses 375 ans
Ainsi, 2017 marquera les 150 ans de la constitution canadienne, et peu importe le parti qui sera au pouvoir à Ottawa, on se doute bien que le gouvernement fédéral voudra célébrer le coup et investira dans les festivités, à travers le pays incluant le Québec et sa métropole. Mais bien au-delà des dates et du symbolisme qu’elles représentent, c’est au niveau des investissements dans les infrastructures et les événements que se démarquera la métropole au courant des cinq prochaine années.
Un peu comme la ville de Québec, qui a profité des célébrations entourant son 400e anniversaire en 2008 pour investir dans des infrastructures et maintenir le momentum durant les années suivantes. Voici donc un survol des faits saillants abordés lors de ce forum stratégique.
Un parc hôtelier renouvelé
Au cours des 10 dernières années, près de 17 nouveaux hôtels se sont ajoutés au paysage hôtelier montréalais, soit plus de 5,000 nouvelles chambres disponibles. Il s’agit d’une arme à deux tranchants: c’est excellent pour l’offre, tant au niveau de la clientèle d’affaire et de congrès que pour les touristes d’agrément. Un parc hôtelier récent et renouvelé, répondant aux goûts et tendances du consommateur d’aujourd’hui, est un avantage compétitif pour la destination.
Toutefois, la demande n’ayant pas crû au même rythme, on se retrouve avec un pourcentage d’occupation en légère baisse, un revenu moyen (REVPAR) en stagnation et qui demeure faible comparativement aux autres métropoles d’Amérique du Nord ou d’Europe.
Améliorations à l’aéroport
Un élément incontournable pour toute destination touristique qui se respecte, c’est la désserte aérienne. Or, il est intéressant de voir les investissements de l’aéroport international Trudeau, à Dorval: plus de 1.5 milliards $ investis depuis 2000, de nouvelles jetées, un hôtel à même l’aéroport, etc. En 2003, près de 8 millions de passagers transitaient par cet aéroport. En 2010? 13,6 millions.
Fait à noter: 85% du traffic passant par l’aéroport Trudeau a Montréal comme point d’origine ou destination finale. L’impact sur l’économie locale est d’autant plus considérable, considérant que les voyageurs n’y sont pas qu’en transit. Plusieurs nouvelles liaisons sont à prévoir au cours des prochaines années, notamment du côté de l’Asie et du Moyen-Orient, sans oublier l’Europe de l’Est.
Un Palais des Congrès revampé
Le tourisme d’agrément, c’est bien, mais une destination qui réussit à se démarquer auprès du tourisme d’affaire, c’est encore mieux! L’agrandissement et les améliorations apportées au Palais des Congrès de Montréal rapportent des dividendes tangibles, ce qui lui a d’ailleurs permis de prendre la pôle position parmi les centres de congrès en Amérique du Nord au cours des dernières années.
Présentement classée 7e parmi tous les centres de congrès au monde, la vision du Palais des Congrès de MTL est d’ailleurs de faire partie du top 5 mondial d’ici les prochaines années. Parmi les améliorations en cours ou à venir: développement créatif des espaces, utilisation des toits (verts) et des bâtiments avoisinants, et un agrandissement prévu vers l’Est, idéalement en recouvrant la plaie ouverte que représente l’autoroute Ville-Marie entre le Vieux-Montréal et le quartier des affaires et des spectacles.
Améliorations au Parc Jean-Drapeau
Pour marquer les 50 ans de l’Expo, le Parc Jean-Drapeau se refait une beauté et sera le fer de lance de cette vision 2017 pour Montréal. On ne manquera pas de marquer les 50 ans des pavillons toujours en présence, dont celui de la France (Casino de Montréal) et celui des États-Unis (Biosphère), sans oublier les 50 ans du parc d’amusement La Ronde.
La Place des Nations sera revitalisée (enfin!), le restaurant Hélène-de-Champlain doit réouvrir en 2012, le Musée Stewart a subi une cure de jeunesse tout comme le Jardin des Floralies et de nouveaux accès et liens seront aménagés autant pour les vélos que pour les piétons sur plus de 3km en bordure de fleuve.
Dès cet hiver, et tel qu’annoncé récemment, on y accueille une nouvelle attraction de calibre international, soit le Village des neiges, avec hôtel de glace et des activités hivernales prévues sur plus de 12 semaines. La plus belle annonce, selon moi, demeure néanmoins le retour du monorail d’ici 2017, dans une mouture au design moderne qui permettra la mobilité sur l’ensemble du territoire couvert par les deux îles, Ste-Hélène et Notre-Dame.
Mise à jour du Vieux-Port
Autre pôle majeur d’attraction, le Vieux-Port de Montréal. En 2010, on y a proposé près de 350 jours d’activités et événements, parvenant ainsi à attirer plus de 6 millions de visiteurs, dont 700,000 visiteurs payants dans l’une ou l’autre des attractions gérées par la Société du Vieux-Port.
Le plan de développement du Vieux-Port représente des investissements de 180 millions $, dont l’aménagement du Hangar 16 en véritable centre d’expositions internationales. Le Vieux-Port cherche d’ailleurs à devenir une destination quatre saisons, en se positionnant comme vitrine de création et d’innovation.
Espace pour la vie
Enfin, il sera vraiment intéressant de suivre l’éclosion de cet Espace pour la vie, qui représente des investissements de plus de 40 millions $, notamment dans la métamorphose de l’Insectarium (2014), du Biodôme (2015), et le retour des Mosaïcultures internationales au Jardin Botanique (2013-2015).
Sans oublier le 4e et dernier pilier de cet environnement dédié à l’humain et la nature, soit le tout nouveau Planétarium: déménagement dans un tout nouvel édifice à l’architecture audacieuse, partenariat avec Jean Lemire et le Sedna IV, trame sonore en production avec le compositeur Philip Glass, etc. En 2010, l’Espace pour la vie accueillait 1.7 millions de visiteurs, dont 40% sont des touristes de l’extérieur de Montréal. En 2017, l’objectif sera de 2.4 millions de visiteurs.
Il fut également question du tout nouveau Quartier des spectacles, sans oublier le volet événementiel et son pouvoir d’attraction autant sur le tourisme local qu’international. Le fondateur de Juste Pour Rire et président du comité Performance en tourisme, Gilbert Rozon, en a d’ailleurs profité pour réitérer son souhait de voir Montréal devenir une ville associée au plaisir et à la créativité, reprenant au passage l’idée de transformer la ville en festival mur-à-mur pendant un mois complet, incluant des zones piétonnes et festives où les bars seraient ouverts jusqu’à 6h du matin.
Il y a plus de 60 grues de construction présentement dans le décor à Montréal, incluant dans le projet du CHUM auquel je ne croyais plus. Le vent tourne, et la ville se refait une beauté. Même le stade olympique reprend vie avec une esplanade qui s’animera au cours des prochains mois. Montréal se refait une beauté – watch out! D’ici 2017, ça promet…
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