Cette semaine à Pau, en France, ont lieu les 10e Rencontres Nationales du e-tourisme institutionnel, ou plus simplement les #ET10. J’ai eu l’honneur et le privilège d’y participer en 2013 à titre de conférencier lors de deux ateliers des #ET9, et cet événement annuel est sans contredit d’un must pour tout intervenant qui oeuvre dans le tourisme de destination, surtout si la perspective numérique vous intéresse et vous interpelle.
Cette année je suivrai à distance, via Twitter ou streaming en ligne, les discussions qui seront certainement encore une fois riches en apprentissage, mais j’ai décidé de participer à ma façon en partageant ici avec vous dix statistiques du e-tourisme pour faire réfléchir et, je l’espère, contribuer à alimenter la discussion!
71% des destinations touristiques allouent moins de 25,000$ à la gestion des médias sociaux
Selon un sondage effectué en 2014 auprès d’une centaine de DMOs (Destination Marketing Organizations) à l’échelle nord-américaine, on apprend que 37% d’entre elles accordent moins de 10,000$ aux efforts sur les médias sociaux, alors que que 34% investissent entre 10,000$ et 25,000$ sur ce plan.
Bref, les budgets sont très limités pour stimuler une publication sur Facebook, monitorer avec des outils performants ou déployer un concours, par exemple.
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30% des gestionnaires identifient “le manque de temps” comme plus gros défi!
Toujours selon cette même étude, publiée par la DMAI (Destination Marketing Association International), on note que c’est le manque de temps qui demeure le défi le plus problématique, au-delà de considérations technologiques, humaines ou financières. Comme quoi, plus ça change, plus c’est pareil!
25% des revenus touristiques proviendront d’appareils mobiles en 2015
Certains hôteliers observent plus de 40% de leur trafic web en provenance d’appareils mobiles, confirmant la popularité de ces outils à des fins de recherche. Mais, de plus en plus, on voit également les voyageurs prendre le virage transactionnel, au fur et à mesure que les sites sont adaptés à la réalité mobile et que des applications deviennent plus sophistiquées, notamment du côté des agences de voyages en ligne (OTA).
Selon PhoCusWright, aux États-Unis on devrait ainsi atteindre 18% des ventes en ligne liées au voyage en provenance d’appareils mobiles d’ici la fin 2014, pour atteindre 25% des ventes en 2015.
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9 Français sur 10 consultent les avis de consommateurs sur internet
Une grande majorité d’entre eux pensent d’ailleurs que plusieurs avis sont faux, mais paradoxalement 89% d’entre eux jugent ces avis “utiles” ou “très utiles” dans leur choix.
Or, une récente étude par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dressait un portrait sombre, rapportant jusqu’à 45% d’anomalies parmi les avis recensés en 2013, tous secteurs confondus (pas qu’en voyage).
170 millions de commentaires sur TripAdvisor
Le géant des sites d’avis de consommateurs dans la sphère touristique est sans contredit TripAdvisor, qui souffle ses 14 chandelles cette année. Avec plus de 280 millions de visiteurs uniques sur son site par mois, et plus de 4 millions d’établissements recensés, on apprend d’aileurs que 77% des voyageurs y consultent des avis sur l’hébergement, 50% y sont pour les restaurants alors que 44% y consultent des avis sur les attractions touristiques (choses à faire et à voir).
27% des hôteliers communiquent avec les clients AVANT leur arrivée
Selon le plus récent rapport TripBarometer, paru en septembre 2014, on apprend que bien que 54% des voyageurs sont excités à l’idée de réserver leur prochain voyage, à peine 27% des établissements hôteliers prennent la peine de communiquer avec les clients pour prodiguer des suggestions de voyage avant l’arrivée.
Une opportunité manquée de bonifier l’expérience-client par anticipation, sans parler des ventes croisées potentiellement laissées en rade.
38 visites de sites internet avant d’acheter un forfait
Expedia Media Solutions publiait une étude, en octobre 2013, démontrant que l’utilisateur américain moyen effectuait 38 visites vers de sites de voyage sur une période de cinq semaines avant d’acheter un forfait en ligne.
En septembre 2014, la même étude auprès d’utilisateurs britanniques montrait des résultats assez similaires, avec 35 visites en moyenne avant l’achat. Les sites visités? Destinations, établissements hôteliers, OTA et TripAdvisor surtout.
Devant ces chiffres, on saisit mieux l’importance d’avoir un site qui se distingue du lot mais aussi de retenir l’internaute soit par l’abonnement à son infolettre (ou sa page Facebook), soit par du remarketing ciblé suite à sa visite, et ainsi le ramener vers son site pour la transaction éventuelle.
65% des voyageurs d’agrément débutent leur recherche en ligne… sans destination en tête!
Une statistique surprenante, issue d’une étude d’Ipsos MediaCT à l’automne 2013, nous dévoile que près des deux tiers des voyageurs entament leur processus de recherche en ligne pour un prochain voyage… sans même savoir où ils iront, ni par quel mode de transport!
On réalise ainsi le rôle primordial que jouent les destinations, surtout au niveau national, pour attirer le voyageur potentiel par l’entremise de vidéos, blogues, photos et autres contenus numériques susceptibles de capter l’attention tant convoitée.
La présence de photo augmente de 138% votre engagement sur TripAdvisor
Une autre étude dévoilée par TripAdvisor en septembre 2014 nous apprend qu’un établissement hôtelier ayant au moins une photo à son compte verra son niveau d’engagement augmenter de 138% vis-à-vis d’un établissement qui n’en a pas.
De même, un établissement hôtelier ayant au moins une photo verra une hausse de 225% des demandes de réservation quand on compare avec un établissement qui n’en a pas. On savait que les avis écrits sont importants, on sait maintenant qu’on doit mettre tout autant d’effort à montrer l’établissement sous ses divers angles: chambres, lobby, restaurant, salle de gym, etc.
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L’e-tourisme, un marché de 16 milliards d’euros (France) et de 145 milliards de dollars (États-Unis)
Enfin, il est important de mettre en perspective l’importance relative du e-tourisme par rapport aux revenus totaux de l’industrie. Aux États-Unis, le tourisme numérique représentait environ 10% des revenus générés en 2012, alors que ceux-ci s’élevaient à 1,35 trillions de dollars (1,350 milliards).
De même, en France on estime les recettes de l’industrie touristique à 140 milliards d’euros en 2013, ce qui donne un pourcentage similaire d’environ 10% provenant de l’espace numérique. Il reste donc encore beaucoup, beaucoup d’espace pour croître et aller chercher des parts de marché de la distribution du voyage!
Et vous, quelle statistique vous surprend le plus? N’hésitez pas à commenter ou me faire part d’autres statistiques que vous jugez pertinentes! 🙂
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